Les Mouettes

Dans un jardin public,
Au tiède soleil d’automne,
Je voudrais m’endormir,
Assise sur un banc,
La tête contre ton sein.

Au creux de ton bras tendre,
Je serais à l’abri
Du vent fauve et taquin
Qui, des arbres, embrasse
La rousse chevelure.

Tes yeux veilleraient sur
Mon front où se jettent
Les vagues dévastatrices
D’un songe belliqueux,
Ainsi deux sentinelles.

Ta voix, celle d’un ange,
Telle une litanie,
Un murmure mélodieux,
Bercerait mon âme
Qu’effraie le mort sommeil.

Isabelle Savin, 1999